L’ostéopathie du couple cavalier/cheval

« Prenez le squelette de l’Homme, inclinez les os du bassin, raccourcissez les os des cuisses, des jambes et des bras, allongez ceux des pieds et des mains, soudez ensemble les phalanges, allongez les mâchoires en raccourcissant l’os frontal, et enfin allongez aussi l’épine du dos, ce squelette cessera de représenter la dépouille d’un homme, et sera le squelette d’un Cheval. »
Buffon, 1753.

Le cavalier n’a toujours eu qu’une seule ambition : ne faire qu’un avec son cheval et ainsi ranimer, l’espace d’un instant, une figure mythique, le Centaure. En effet, issue de la mythologie grecque, cette créature mi-homme, mi-cheval est un modèle : « une seule tête, la nôtre, sur un seul corps, celui de l’ensemble cheval-cavalier, fondus ensemble par la qualité de notre assiette » car elle crée un troisième personnage qui n’est ni le cavalier ni le cheval mais le produit des deux selon la lecture « un et un font trois ». Pour ce faire, le cavalier et le cheval doivent alors être en accord parfait tant bien sur le plan physique que psychique.

 
  • Pourquoi est-il intéressant de traiter le couple cavalier/cheval comme une seule entité ostéopathique ?

De nombreuses études ont déjà été réalisées pour essayer de comprendre l’interaction qu’il peut y avoir entre un cavalier et son cheval, les éventuels liens ostéopathiques que l’on peut établir entre ces deux entités, les influences du cavalier sur la locomotion de son cheval.
D’une manière globale, on peut dire que le cheval contracte et relâche ses groupes musculaires en même temps que le cavalier agit et cède avec ses propres groupes musculaires:

Carole-Anne Tannière, Ostéopathe équin, cheval, cavalier, yvelines
 
  • Le travail des abdominaux et des membres inférieurs du cavalier se fait en même temps et dans le même sens que celui des abdominaux et des membres postérieurs du cheval.
  • Le travail du thorax, des épaules et des membres supérieurs du cavalier se fait en même temps et dans le même sens que celui du tronc et des membres antérieurs du cheval.
  • Le poids du cavalier se déplace en même temps et dans le même sens que la masse du cheval.

La grande différence entre les deux est que le cavalier ne développe pas son geste, comme le fait le cheval, mais se contente de l’esquisser par de brèves contractions.

 
Carole-Anne Tannière, Ostéopathe équin, cheval, cavalier, yvelines
 
 
  • En résumé :

Lorsque l’on est à cheval, ce dernier reçoit un bouquet de sensations tactiles. Si la communication passe bien, c’est-à-dire s’il n’y a pas de crispation et s’il y a une bonne résonance affective, les segments osseux du cavalier et du cheval vont se correspondre, ce qui va créer une homologie gestuelle dans la dynamique

D’un point de vue biomécanique, cela entraîne pour l’ostéopathe une possibilité de continuité et de description de chaînes musculaires intra et inter-corporelles dans le fonctionnement du couple cavalier/cheval, ce qui lui permet de penser qu’il peut exister des chaînes de dysfonctions inter-corporelles.

 


En élaborant un schéma lésionnel basé sur les liens entre les dysfonctions ostéopathiques du cavalier et de son cheval, l’ostéopathe met en place un protocole de traitement complet du couple, améliorant ainsi considérablement les rapports biomécaniques entre les deux entités. A long terme, si le couple a un suivi ostéopathique régulier, on peut s’attendre à une amélioration des performances sportives ainsi qu’à une meilleure locomotion du cheval et à une meilleure position du cavalier, les deux corps étant libérés de leurs dysfonctions propres ainsi que des dysfonctions provoquées par leur partenaire respectif.